Avant le traité des poisons d'Orfila, un bon légiste diagnostiquait-il l'empoisonnement à l'Arsenic ?
L'empoisonnement à l'Arsenic est très difficile à diagnostiquer. Avant Orfila et encore aujourd'hui, il est rare que durant une autopsie le médecin légiste soit en mesure de déceler un empoisonnement par l'arsenic s'il omet de faire effectuer des analyses spécifiques. L'arsenic trioxide est sans saveur et sans odeur... Pour la mort de Napoléon par exemple, les médecins ont crus succéssivement qu'il souffrait de dysenterie, de scorbut, de la goutte, d'ulcères et d'autres maladies...
L'empoisonnement par l'arsenic présente différents aspects et les symptômes sont le plus souvent trompeurs. Si un médecin considère séparément deux ou trois symptômes provoqués par l'arsenic, il ne peut pas déterminer la véritable cause du mal. Pour diagnostiquer un empoisonnement par l'arsenic, il doit considérer tous les symtômes dans leur ensemble et voir que tous ces symptômes sont spécifiques de l'intoxication arsenicale.
Orfila lui même fut mis à mal dans le célèbre procés Lafarge. Orfila déclara avoir trouvé des quantités anormales d'arsenic dans le corps de Monsieur Lafarge, mari de l'accusée, mais le contre-expert Raspail, arriva à jeter un doute chez les jurés en disant au juge : 'de l'arsenic, Monsieur le Président, j'en trouverais jusque dans votre fauteuil'. Mme Lafarge échappa à la peine de mort pour une réclusion à vie, avant d'être graciée en 1852.